Dans l’univers tumultueux des cryptomonnaies, un acteur en particulier fait l’objet de toutes les attaques : Gary Gensler, président de la SEC. Chris Larsen, cofondateur de Ripple, n’hésite pas à qualifier Gensler de « pire fonctionnaire de tous les temps ». Ce qualificatif, prononcé lors d’une interview avec CNBC, ne paraît pas anodin. Il traduit une frustration croissante, une désillusion aiguë envers la politique de régulation menée par Gensler. En l’occurrence, accusé de saboter l’innovation crypto aux États-Unis. Entre soutien politique et contrôle renforcé, l’attitude de Gensler divise profondément.
Ripple contre la SEC : l’escalade judiciaire
Le conflit entre Ripple Labs et la SEC remonte à la fin de 2020, lorsqu’un procès fut intenté contre les têtes dirigeantes de Ripple, Chris Larsen et Brad Garlinghouse. En cause, la vente présumée de titres non enregistrés via leur jeton XRP. La SEC, en quête d’un contrôle rigoureux du marché, affirme que ces transactions violent la loi sur les valeurs mobilières. De son côté, Ripple riposte : le XRP, selon eux, ne devrait en aucun cas être considéré comme un titre financier. Pour étayer leur position, les avocats de Ripple rappellent même des déclarations passées de la SEC, lesquelles sont maintenant retournées contre l’institution elle-même.
Un jugement partagé et une bataille enflammée
Juillet 2023 marque un tournant dans cette bataille. Un juge, dans une décision inattendue, statue que les ventes de jetons XRP aux investisseurs institutionnels enfreignent la réglementation, mais pas les ventes aux particuliers. Ce verdict, qui semblait apporter un répit à Ripple, est rapidement suivi par une contre-attaque : la SEC dépose un appel.
La détermination de Gensler et de son équipe est palpable.
Pourtant, Ripple ne plie pas et dépose à son tour un recours incident. Le message est clair : Ripple ne reculera pas dans cette bataille qui oppose innovation et régulation.
Gensler, l’expert devenu adversaire des cryptos
Ironie du sort, Gary Gensler, qui a enseigné la blockchain au MIT, apparaissait autrefois comme un potentiel allié de l’industrie crypto. Son expertise technique et ses connaissances théoriques auraient pu créer un environnement propice pour les start-ups de la blockchain. Mais son approche s’est révélée bien différente. Gensler impose des restrictions, et des actions engagées contre des géants tels que Binance et Coinbase. Le message reste sans équivoque : la SEC est prête à frapper fort pour réguler ce marché naissant.
Le séisme Ripple dans le secteur des cryptomonnaies
La bataille entre Ripple et la SEC résonne bien au-delà des tribunaux. Pour les acteurs du secteur, les méthodes de Gensler se perçoivent comme une entrave à l’innovation. En outre, Brad Garlinghouse, PDG de Ripple, accuse ouvertement la SEC d’ »étouffer l’innovation » et reproche à l’institution de n’avoir rien fait pour prévenir l’effondrement retentissant de FTX.
Voir aussi: Contestation du témoignage clé dans l’affaire Ripple contre la SEC
Ce sentiment de trahison nourrit une méfiance grandissante. Au-delà des enjeux juridiques, l’affaire Ripple-SEC met en lumière un débat de fond : l’avenir de l’innovation crypto aux États-Unis peut-il survivre sous une régulation aussi stricte ?
