Ripple lance RLUSD, un stablecoin adossé au dollar américain, entièrement couvert par des dépôts bancaires et bons du Trésor. Objectif : offrir une liquidité stable, transparente et conforme. Disponible en permanence, 24h/24 et 7j/7, ce jeton reflète les ambitions croissantes de Ripple dans les paiements globaux.
RLUSD, un stablecoin programmé pour l’efficacité
Mais cette fonctionnalité n’est pas un scoop. Elle s’aligne avec les standards du secteur crypto, déjà portés par des tokens comme USDC ou USDT, eux aussi disponibles en continu sur Ethereum et Tron. Ce qui distingue RLUSD, c’est l’écosystème stratégique qui l’entoure.
Une stratégie multi-chaîne pour la souveraineté
RLUSD sera émis à la fois sur Ethereum (EVM) et sur le XRP Ledger, deux blockchains aux logiques très différentes. Ripple cherche ici à multiplier les points d’entrée, tout en gardant le contrôle sur l’infrastructure.
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Sur Ethereum, RLUSD ira chercher des développeurs, des DEX et des utilisateurs DeFi.
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Sur XRPL, il s’intégrera nativement aux outils de liquidité de RippleNet, aux paiements internationaux et aux solutions institutionnelles.
Ce double ancrage permet à Ripple de toucher un large spectre d’acteurs, tout en consolidant son indépendance vis-à-vis des réseaux dominés par des tiers (comme Circle sur USDC ou Tether sur Tron).
Le stablecoin RLUSD, une réponse directe à l’évolution réglementaire
Le contexte est favorable à l’arrivée d’un stablecoin émis par un acteur réglementé :
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Aux États-Unis, les projets de lois sur les stablecoins exigent transparence et garanties en dollars réels.
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En Europe, le cadre MiCA entre en vigueur et pourrait limiter l’offre de stablecoins non autorisés.
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Les régulateurs exigent des audits réguliers, ce que Ripple prévoit dès le lancement de RLUSD.
Ripple cherche ici à proposer un standard de conformité anticipé, potentiellement compatible avec les futures régulations américaines et européennes. Cela pourrait ouvrir la voie à une adoption institutionnelle massive, surtout dans les corridors de paiement à fort volume.
Une pièce maîtresse pour les paiements tokenisés
Depuis des années, Ripple vante l’intérêt de ses produits (ODL, RippleNet) pour les transferts transfrontaliers rapides. Avec RLUSD, il peut désormais proposer un outil natif, stable et programmable pour alimenter cette infrastructure.
Cela renforce aussi sa position face aux banques centrales, qui hésitent encore à déployer des CBDC interopérables. RLUSD pourrait devenir une alternative privée crédible, utilisée en parallèle des monnaies fiat dans des flux tokenisés, des règlements DvP (delivery vs payment) ou des pools de liquidité automatisés.
RLUSD, vers une guerre froide des stablecoins
Ripple ne débarque pas dans un vide. Le marché des stablecoins est déjà saturé :
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Tether (USDT) reste dominant, mais manque de transparence.
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USDC progresse auprès des institutions, mais a souffert de la faillite de certaines banques partenaires.
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PYUSD (PayPal) cible les utilisateurs fintech.
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FDUSD, émis par First Digital à Hong Kong, se développe à toute vitesse.
Face à ces géants, RLUSD devra justifier son utilité propre : compatibilité native avec XRPL, conformité, efficacité énergétique, stabilité de l’émetteur. Ripple n’a pas droit à l’erreur.
Voir aussi: Effervescence autour des produits dérivés du XRP
Pour conclure, RLUSD ne révolutionne pas l’idée du stablecoin, mais enracine Ripple dans une nouvelle bataille stratégique. Ce n’est pas tant le “24h/24” qui compte, que la capacité de Ripple à intégrer cette brique à son architecture globale, déjà pensée pour la tokenisation d’actifs, les règlements internationaux et la finance décentralisée régulée. RLUSD pourrait bien devenir le poumon stable d’un écosystème que Ripple veut rendre incontournable.